Témoignage de Julie (octobre 2020)

Le Pr Christian Recher et Mme Venturi,  cadre de santé,  dans la salle des familles.

Le Pr Christian Recher et Mme Venturi, cadre de santé, dans la salle des familles.

Julie a perdu son papa en octobre dernier, emporté par la leucémie. Durant plusieurs mois, elle et sa famille l’ont accompagné dans les services hématologie de l’oncopole de Toulouse. Ils ont pu apprécier les équipements fournis par l’association (notamment dans la salle des familles) et ont tenu à nous en faire part à travers cet émouvant témoignage.
Une collecte organisée lors des obsèques leur a permis d’offrir plus de 3000€ à G.A.E.L. Un immense merci pour cette généreuse initiative.

Personne n’est préparé à accompagner un parent dans la maladie.
Quand papa a été hospitalisé à l’oncopole, je n’avais pas réalisé (ou pas voulu réaliser) à quel point il était malade. Son courage et sa combativité nous avaient jusque là préservés et on le pensait invincible.
Puis, peu à peu, au gré des semaines passées à l’hôpital, on apprivoise un nouveau quotidien, on fait le deuil de la personne qu’il était avant, on s’habitue à ce nouvel environnement, au bal des soignants, tous incroyables de bienveillance et d’humanité, accompagnant au mieux les patients et les familles, cherchant les attentions qui changent les journées ponctuées par les traitements, les déceptions, la souffrance, la fatigue, puis le mieux, éphémère mais porteur d’espoir.
Malades et familles vivent dans cette bulle hospitalière, hors du temps, dans une temporalité rythmée par les visites, les échanges, les coups de blues et les petites victoires.

C’est dans ce temps suspendu que chaque petit détail du quotidien compte, un sourire, une parole, la douceur d’une main, un café, un bon livre, un endroit pour se ressourcer.
J’ai tout vécu dans la salle des familles de l’oncopole, cette bulle à l’intérieur de la bulle du service d’hématologie protégée; j’y ai pleuré avec ma famille, avec les médecins qui nous y annonçaient en général les mauvaises nouvelles, mais j’y ai aussi plaisanté avec eux, j’ai eu de l’espoir, j’y ai trouvé un refuge éphémère, nous y avons organisé des rencontres lorsque c’était possible entre papa et la famille, Anna a pu voir son grand-père une dernière fois et jouer à ses pieds.
Proposer un lieu accueillant aux familles, des distractions tant pour les malades que pour leurs proches, pour gérer au mieux ce temps qui s’étire et la privation de liberté qui rend fou est indispensable.
Le combat contre la maladie passe aussi par le mental, par la volonté, la conviction, la force de caractère.
Alors, pour toutes ces raisons et même si l’adversaire était plus fort, nous tenions à remercier l’association G.A.E.L. qui a contribué par les dons qu’elle fait à l’oncopole, à nous accompagner et à améliorer notre quotidien à l’hôpital.
Votre action est essentielle pour tous ceux qui, comme nous, ont traversé ou traversent cette épreuve. Merci.

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